Château de la Cave


Le Château de la Cave à Beaumont-Sardolles


Son nom de "Château de la Cave" remonte au Moyen-Age, où il appartenait à la Seigneurie de La Cave installée sur la commune de Beaumont-Sardolles.
Il passe entre les mains de différents seigneurs au gré des alliances et legs jusqu'à devenir la propriété en 1721 des Meun de la Ferté, une vieille famille installée dans l'Orléanais depuis le XIIème siècle.
Le Château a pour Seigneur de la Cave : Anne Achille, qui en 1767 renonce à son titre au profit de son frère Germain de la Ferté Meun, vicaire général de Lisieux qui se fait affecter archiprêtre de la paroisse de Beaumont-Sardolles lorsqu’il en hérite.
Le domaine de la Cave comprend alors un grand nombre de biens (vignes, prairies, jardins, étangs, moulins, haut-fourneau...) qui représentaient les 3/4 de la surface de la commune de Beaumont.

C'est en 1780 que tout le reste de la commune tombe dans l'escarcelle familiale par héritage hormis : les domaines de la Mare (ou petit Lugues), du grand Lugues et de Pinchard.

C'est à cette époque qu'il devient le rendez-vous de chasse des Ducs de Nevers.

Les ducs de Nevers au Château de la Cave Beaumont-Sardolles

Germain va rester curé de Beaumont Sardolles jusqu'en 1793, date à laquelle il émigre en Suisse et s'y éteint en 1795.

En ces temps post révolutionnaires, le château de la Cave est bien sûr saisi et vendu comme bien national.


Pour voir des photos anciennes du Château de la Cave

Il sera acheté par Camille-François Mathieu, un riche éleveur de bovins très cultivé et amateur d'art, ce qui n'est pas incompatible... L'exploitant a d'ailleurs introduit la race charolaise dans la région.

Les Mathieu, comme beaucoup de grands propriétaires terriens passent la mauvaise saison à Paris et c'est à cette occasion qu’Esther Mathieu, rencontre et se prend d'amitié avec la jeune peintre animalière Rosalie Bonheur.
Elle va tout naturellement l'inviter au château familial à la belle saison et Rosa Bonheur (1822-1899) y séjournera régulièrement.
Elle vient pour la première fois dans la Nièvre à l'automne 1848, alors qu'à 26 ans, elle est déjà une peintre animalière confirmée et y passe plusieurs longs séjours jusqu'en 1852.

Rosa Bonheur et ses séjours au Château de la Cave situé sur la commune de Beaumont-Sardolles

« Mam'zelleRosa » comme l'appellent les gens du pays, les séduit vite par sa grâce, sa vivacité, sa simplicité et l'intérêt qu'elle porte au monde paysan.
C'est son tableau «Labourage nivernais» datant de 1849 (exposé au Musée d'Orsay à Paris) qui lance sa carrière et rend bientôt célèbre mondialement cette peintre des animaux et des hommes au travail, qu'on retrouve dans les plus prestigieux musées américains.

Pour en savoir plus sur Rosa Bonheur au Château de La Cave

Le Château, est victime d'un incendie vers 1860 ; il sera reconstruit en 1862.

Par alliance, il entre dans la famille de sa petite fille la marquise de Saint-Vallier (de la Croix de Chevrières de Saint Vallier) puis dans la famille de Pracomtal par alliance, puisque le fils du châtelain de Châtillon-en-Bazois, épousa une demoiselle de Saint-Vallier.
C'est ensuite à la famille de Castellane que revient le domaine.
Le Comte César Elzear Boniface de Castellane (1891-1967) sera le dernier de la lignée à occuper le Château de La Cave puisque son fils Hugues César devient prêtre et en fait don à une association juive.

Le château de La Cave en 1918
Le Château de La Cave en 1918

Le 26 juin 1940, un régiment de blindés avec ses camions de transport de troupes, son ravitaillement, ses véhicules légers et ses motos s'installent à Beaumont dans les Amognes. Son commandant et 200 hommes prennent possession du Château de La Cave, qui devient Kommandantur tandis que le presbytère héberge le capitaine avec 20 soldats et que le reste de la troupe est dispersé dans les fermes et habitations environnantes ainsi qu'au domaine de Lugues.

Pour plus de détails sur cette période, consulter l'ouvrage "Le Nivernais-Morvan au quotidien 1939 - 1945" de Paul de Haut, publié aux éditions Alan Sutton (collection Témoignages et Récits).

Après cette période tragique, le Château de La Cave est abandonné et se délabre ; ce ne sera que vers 1980 qu'il sera racheté par un riche promoteur parisien, qui remettra en état : toitures, planchers et les aménagements intérieurs du château avant de le donner en location en 2005 à Jean-Christophe Gigot qui l'exploitera pendant plusieurs années avec une activité de tables et chambres d'hôtes à destination : d'associations, de séminaires, de communions, de mariages... avec un certain succès.



D'autres exploitants suivront, mais avec beaucoup moins de bonheur...

En 2010, il est finalement racheté par des propriétaires privés qui le renomment "Château du Chêne" en s'inspirant du vieux chêne proche de l'ancienne chapelle, planté il y a plus de 450 ans.


Vue d'ensemble du Chateau de la Cave    Arrière du Château de la Cave

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